Le Progrès Egyptien célèbre 125 ans de gloire et de rayonnement !

Test Acount Dimanche 03 Février 2019-12:26:13 Salon
L'équipe du Progrès Egyptien avec les invités au colloque
L'équipe du Progrès Egyptien avec les invités au colloque

125 ans, c'est l'âge du Progrès Egyptien. Pour plus d'un siècle, l'unique quotidien francophone continue à porter le flambeau et animer la scène francophone en Egypte. 125 ans de réussite et de continuité. C'est dans cette veine que le Progrès Egyptien a célébré son 125ème anniversaire au Salon du Livre à son nouvel emplacement à Tagamoe. En cette occasion une table ronde intitulée, "le Progrès Egyptien, 125 ans de francophonie" a été tenue en présence d'une pléiade d'intellectuels et d'hommes de lettres francophones.  Des invités de marque ont animé la table ronde notamment la célèbre présentatrice Rola Kharsa, le grand archéologue, M. MagdiChaker et l'écrivain  et dramaturge Mohamed Abdel-Hafez Nassef. D'autres noms fameux dans le monde de la francophonie ont été présents à cet événement dont Dr Gina Basta, professeur à la Faculté de Langues de l'Université Aïn Chams et Mona Farid, la fameuse présentatrice à Radio le Caire.

 

Ont assisté : Soha Hussein Gaafar, Marwa Mourad, DaliaHamam, Ingi Amr, Walaa Al-Asraah, GhadaChoucri, HanaaKhachaba, NermineKhattab , Aya Magdi, IliasOudounga, Ahmed Fahmy et Ahmed Al-Gohary.

Le colloque a commencé par un court discours de la rédactrice en chef du Progrès Egyptien, Dr Chaïmaa Abdel-Illah qui a assuré que le 125ème anniversaire du Progrès Egyptien est un jour spécial dans l'histoire de la presse francophone d'Egypte, notant que cette célébration coïncide avec le jubilé d'or du Salon du Livre du Caire. Et de renchérir : "Aujourd'hui, nous célébrons une occasion très chère à notre cœur en plus de la fête de la Police et de la révolution du 25 janvier". Elle a continué en disant : "125 ans est une longue histoire. Pendant 15 ans, la majorité des personnes qui travaillaient au Progrès Egyptien étaient des femmes. Et, celles-ci n'avaient pas le droit d'accéder au poste de rédacteur en chef. C'était une chose qu'on nous répétait tout le temps. La première fois que je suis allée au Progrès Egyptien, j'avais un rêve : devenir un jour la rédactrice en chef de ce journal. Mon rêve s'est heureusement réalisé : je suis devenue la première rédactrice en chef dans l'histoire du Progrès Egyptien. Mais, aussi, la première rédactrice en chef d'un journal quotidien en Egypte". Abdel-Illah a ajouté : "Le Progrès est un pont de communication entre l'Egypte et l'Occident et il a toujours permis de tracer l'image réelle de l'Egypte face aux mensonges souvent véhiculés au sujet du pays".

Abdel-Illah a ensuite donné la parole à une des journalistes au Progrès, Dr NesrineChoucri pour présenter l'histoire du Progrès Egyptien. "Le Progrès Egyptien a vu le jour en avril 1893, il avait été fondé par un grec nommé EteoclisKyriacopoulo. En effet, le premier journal avait trouvé sa place dans le même quartier : celui d'Ezbakiyah. Il est à noter que la presse égyptienne, à ses débuts, n'était pas en arabe. Elle était rédigée en turc, en français ou en anglais. Et, le français était la langue de l'aristocratie ainsi que celle de la résistance au mandat britannique". Et de renchérir : "Tout au long de son histoire, le Progrès Egyptien a veillé à être le miroir de la société francophone d'Egypte, donnant une image singulière de l'Egypte dans le monde francophone".

Suite à l'histoire du Progrès Egyptien, la rédactrice en chef du Progrès Egyptien a surtout insisté à rendre hommage aux plumes francophones  dont Michèle Foulain et Wolf Starke qui constituent un pont de communication entre l'Egypte et le monde francophone.

Dr Abdel-Illah, qui a été l’animatrice de la célébration du Progrès au Salon du Livre, a assuré que l'expérience des éditorialistes arabophones qui ont enrichi les pages du Progrès Egyptien dont le grand archéologue au ministère des Antiquités M.MagdiChaker. "M. Chaker écrit une colonne archéologique au Progrès Egyptien depuis deux ans et c'est une expérience très riche, a-t-elle indiqué, avant de lui donner la parole.

M.Chaker a assuré : "En commençant à écrire au Progrès Egyptien, j'étais profondément content. Ce journal d'expression française m'a permis d'avoir un nouveau public: des Français ou des Francophones. "Je choisis donc le thème de mes articles afin de donner des informations sur la société égyptienne. Il faut savoir que toutes nos habitudes et coutumes remontent à l'époque pharaonique et des Egyptiens antiques. A titre d'exemple, l'encens ainsi que d'autres habitudes remontent à l'époque pharaonique. Dans mes articles, j'essaye de mettre en relief toutes ces informations car elles permettent de révéler l'authenticité de l'Egypte", a-t-il indiqué. Et de noter : "Le fait de désigner une femme au poste de rédactrice en chef est tout à fait ordinaire avec un pays de calibre comme l'Egypte qui comptait 18 reines depuis la nuit des temps. La femme égyptienne a toujours occupé des postes clés, notant que cela n'est pas du tout nouveau".

L'écrivain et dramaturge Mohamed Abdel-Hafez Nassef a également pris la parole pour parler de son expérience en tant qu'éditorialiste au Progrès Egyptien. "Je considère le Progrès Egyptien comme étant ma seconde maison. Tout a commencé quand je présentais une pièce  de théâtre dans le cadre d'un festival gouvernemental en 2005. A l'époque, j'ai rencontré Mme Soheir Al-Imam qui était responsable de la page "Mosaïque". Elle m'a invité à écrire des articles sur le théâtre égyptien. Durant cette période, Mme Nadia Abdallah était responsable de corriger mes articles, elle m'a beaucoup appris. J'ai dû changer mon style. J'ai appris à être plus informatif et à ne pas recourir aux périphrases et à la rhétorique. Le vrai challenge était ainsi d'adapter mes écrits aux goûts des lecteurs francophones", a-t-il dit. Et de renchérir : "J'étais vraiment très heureux d'apprendre que ce journal permet à toutes les plumes de s'exprimer qu'il s'agisse de grands écrivains ou de jeunes écrivains provinciaux. C'est là un des points forts du journal qui a permis de jeter la lumière sur les écrivains provinciaux égyptiens qui ne sont pas en général à la une des journaux , et qui, en dépit de leurs talents, sont méconnus de la presse occidentale". Nassef a conclu : "Le Progrès Egyptien demeure le foyer de tous les écrivains et constituent un lieu de convivialité".

Quant à la très fameuse présentatrice de radio et de télévision Rola Kharsa, elle a mis l'accent sur le rôle du journaliste d'expression francophone. "J'ai suivi mes études dans une école francophone catholique, puis à la faculté de Lettres, département de français. J'ai donc été imprégnée par la culture francophone. Il faut dire que le français n'est pas uniquement une langue. C'est bien plus : c'est une culture, un esprit, voire un mode de vie. Et, tous les francophones sont influencés par cette culture. J'ai fait mes premiers pas à Radio le Caire. J'ai fait mes débuts dans le monde des médias d'expression française en Egypte", a-t-elle dit. Et de renchérir : "Le travail des journalistes d'expression française est très compliqué, c'est un vrai challenge au quotidien. Nous faisons un travail de rédaction et de traduction. Il faut constamment trouver un invité francophone. Ce n'est jamais facile. J'apprécie pour cela l'effort déployé par les journalistes du Progrès Egyptien car leur travail n'est pas si simple comme cela le paraît".

Rola Kharsa a ajouté : "Lire est important pour l'esprit. En général, quand je lis un journal comme le Progrès Egyptien, je ne m'attarde pas longtemps devant la une (première page du journal). Il faut reconnaître que je ne m'intéresse pas tellement aux sujets politiques. Ce qui m'intéresse plutôt ce sont les enquêtes et les articles variés. C'est ce qui attire mon attention dans le Progrès Egyptien, notamment tous les articles sur la culture égyptienne ancestrale, cela est très riche".

Concernant son parcours de journaliste, elle a assuré : "Les gens souvent pensent qu'on devient journaliste pour la célébrité. Mais, cela n'est pas du tout vrai. Un journaliste c'est quelqu'un qui a décidé de sacrifier son temps afin de se donner cœur et âme à un métier très prenant. Ce que j'aime dans ce métier c'est le côté humain. En effet, ce sont les gens qu'on rencontre qui ont besoin de notre aide ou qui expriment leur souffrance, qui enrichissent notre parcours". Et d'ajouter : "Il y a quelques années, j'ai présenté dans le cadre d'un programme un jeune homme qui avait commis un crime en un moment de colère. Cela m'a permis de découvrir que l'être humain est faible et peut facilement commettre un crime sans le vouloir".

Rola Kharsa a assuré : "Un de mes programmes en français intitulé "Quand les femmes chantent" m'a valu un prix de la France. J'y tenais fortement. C'était un programme qui mettait en relief les formes d'expressions féminines à travers les youyous ou les pleurs".

Au terme de son intervention, Kharsa a assuré que le métier de journaliste d'expression francophone était vraiment le meilleur pont de communication entre les cultures.

Un élément partagé par Dr Gina Basta et Mona Farid qui ont assuré toutes deux que l'univers francophone égyptien est singulier, mais qu'il permettait d'établir des ponts de communication entre les cultures.

La table ronde s'est achevée par une lecture de bribes d'articles signés par l'ancien secrétaire général de l'ONU et de l'Organisation de la francophonie Dr Youssef Boutros-Ghali et l'ancien président français François Mitterrand. Des articles qui avaient été publiés à l'occasion du centenaire du Progrès Egyptien en 1993 et qui révèlent une longue histoire de perpétuité malgré les aléas de l'histoire.

 

 

 

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